Wǒ jiào ài lín

Une semaine est passée depuis le dernier article. Je vais vous raconter un peu les nouveautés 🙂

Cours de chinois

Tous les matins, du lundi au vendredi, de 10h à 12h, je prends des cours de chinois à la TMC School.

Grâce aux cours, j’ai rencontré des personnes merveilleusement sympa, avec qui je suis sortie tous les jours pour découvrir de nouvelles choses dans la ville.

Par exemple, lundi 23 décembre au soir, nous avons été voir le festival des lumières de Banqiao. C’est un endroit de la ville où tous les bâtiments sont illuminés et où les arbres sont décorés pour noël.

Comme vous pouvez le voir, je suis en jupe car il fait toujours aussi chaud ici ! ^^

Voilà j’ai pris pas mal de photos ! 😉 😀 (Y en a encore plus sur mon PC !)

Mardi matin, c’est parti pour le 2è cours de chinois, à 10h !

Mardi après-midi, rien de spécial… Cuisine à l’appart, révision chinois, courses dans un magasin Bio et un Carrefour Market. Il y a de nombreux magasins Carrefour à Taïwan, dont un pas loin de mon appart, et c’est drôle car on peut trouver certains produits français et entendre des annonces en français dans le magasin !

Mercredi, c’était le jour de noël !

Le midi, nous avons mangé ensemble avec mes camarades du cours de chinois dans un restaurant de Dumplings (le même que celui que j’avais évoqué dans mon dernier article) :

Et le mercredi après-midi, nous sommes allés à Tamsui : un quartier tout au nord de la ville, qui se trouve à l’embouchure du fleuve. C’était apaisant de se retrouver face à l’océan.

Cette dernière photo, je l’ai prise car ça m’a fait rire de remarquer la nouvelle génération des chanteurs de rue : qui chante avec un Ipad + un Iphone + un chargeur. Ça me fait penser aux taxis qui ne connaissent plus les rues car ils n’utilisent que le GPS.

Jeudi, nous nous sommes rejoint l’après-midi dans un club d’escalade.

Ça m’a fait très plaisir de retrouver l’escalade de bloc, que je pratiquais aussi à Berlin ! Les jours suivants j’ai eu des grosses grosses douleurs dans les avant-bras et le dos…. c’est que j’ai bien donné mon max !! ^^

Le jeudi soir, nous sommes allés dans un marché de nuit dans le même quartier que le mur d’escalade. Nous avons encore testé différentes choses à manger, et certains d’entre nous ont fini la soirée par un massage de pieds ! (il y a toujours des stands de massage dans les marchés de nuit !!) Moi, je suis rentrée pour me coucher 🙂

Vendredi, nous avons testé une boîte de nuit avec Raoul.

A noter : dans les clubs taïwanais, il y a la police qui vient à 1h pour checker nos passeports (cela dure une heure et pendant ce temps, la musique est arrêtée et toutes les lumières sont allumées, alors que juste avant on était en train de danser à fond ^^), il y a des gogo-danseuses qui viennent à intervalle régulier danser sur scène devant le DJ, et il y a des carrés VIP où les gens boivent du champagne et où les filles finissent complètement bourrées en vomissant… Expérience pour le moins intéressante !

Ainsi, ma semaine de cours se finit sur cette note musicale !

J’avais envie de parler un peu plus de ce que je pense de la langue chinoise, et de ce que j’ai remarqué, pour conclure sur cette partie intitulée à la base « Cours de chinois ».

Je trouve qu’à travers une langue, on trouve souvent des clefs pour comprendre une culture. Voilà ce que j’ai pu observer :

1- Les tons :

Il y a 5 tons en chinois, j’en parlais dans un article. J’ai discuté avec un taïwanais qui m’a dit que comme il y avait ces tons, impossible de changer les tons des mots en fonction de nos émotions. Chaque phonème a un ton, et on ne le change pas. On ne monte pas la voix à la fin d’une question, on n’appuie pas un mot plutôt qu’un autre, etc.

Ça en dit quelque chose sur la gestion différente des émotions qu’ont les asiatiques par rapport aux européens. La langue a été construite de telle manière qu’il est déjà préférable de garder son émotion pour soi.

2- La grammaire :

En chinois, les structures sont très simples. Les verbes ne sont pas conjugués, les pronoms personnels non plus. Je t’aime se dit « moi aimer toi » (wo ai ni).

De plus, certains mots sont répétés, comme si le seul moyen de mettre un mot en valeur, c’était de le répéter. Ex : « man man lai » (lent lent viens) = prends ton temps. Ou bien « yi dian dian » (un peu peu) = un peu.

Cela donne l’impression d’une façon de pensée logique, pratique, qui va à l’essentiel.

Pour dire au serveur qu’on veut l’addition, on ne dit pas « excusez-moi, on pourrait avoir l’addition s’il vous plait ? » (avec la formule de politesse, le conditionnel joli, le « on » plus subtil). On dit : « je veux payer » (wo yao maidan).

Pareil, cela peut en apprendre sur l’esprit chinois. Le but n’est pas spécialement d’être poli ou de parler de façon « jolie ». En français, la langue est clairement construite de façon esthétique. Là, la communication se rapproche plutôt d’une base simple d’échanges de mots et de sens.

C’est en tout cas l’interprétation que j’en ai.

Dimanche : visite de la ville d’Hsinchu

Ce dimanche, je suis allée voir une ancienne collègue taïwanaise, qui habite en ce moment en France, et qui est venue à Taïwan pour voter pour les élections de janvier.

C’est en discutant avec elle que j’avais découvert ce pays. Et c’était pour moi très symbolique de la rencontrer ici. C’était d’ailleurs assez irréel de la retrouver à l’autre bout du monde, dans sa culture.

Elle a été une guide incroyable pour me faire découvrir sa ville natale. J’ai juste eu quelques problèmes pour la retrouver en train… (j’ai pris un train à grande vitesse qui m’amenait, je le pensais en tout cas, à la gare de Hsinchu, mais en fait non, il m’amenait à une gare d’où je devais ensuite prendre un train, et je me suis arrêtée à une mauvaise station, donc j’ai dû prendre un nouveau train, et je suis arrivée finalement 2h après l’heure prévue !^^ Les aléas d’être dans un pays où l’on ne comprend pas les indications ^^).

J’ai commencé par manger, puis nous sommes allés découvrir la porte de l’ancien château (apparemment chaque ville de Taïwan avait auparavant un château) :

Pour rejoindre cette porte, nous passions par un souterrain dans lequel des post-it ont été déposé pour soutenir Hong Kong :

Ensuite nous avons poursuivi la visite par un grand marché, qui autrefois (dans les années 1950) était le point de commerce pour faire circuler les produits de Taïwan vers la Chine. Il y avait à l’époque 330 boutiques. Ce marché a ensuite été fermé et il est resté un lieu fantôme pendant 30 ans. Depuis seulement 3 ans, il est de nouveau ouvert au public. Des entrepreneurs ont décidé d’en faire un lieu vivant avec des restaurants et des commerces.

De nombreuses boutiques ne sont pas encore réaménagées. Sur la photo ci-dessus, on peut voir qu’au dessus des boutiques se trouvait la maison du commerçant. C’était un endroit absolument exigu pour vivre mais ça permettait d’être directement sur son lieu de travail.

Dans ce marché, qui s’étendait sur 3 étages, on trouve le tout premier escalator de la ville ! Qui ne marche plus aujourd’hui ! ^^

Certains habitants vivent encore dans le marché !

Nous continuons la visite dans la nuit et sous la pluie avec le temple.

On voit un peu le toit du temple sur cette photo. Suru (mon amie taïwanaise) m’explique que près des temples, il y a toujours de quoi manger : des marchés de rue, des restaurants, des marchés intérieurs. Et donc parfois quand on a faim à Taïwan, on a juste à trouver l’adresse d’un temple.

Suru me parle du temple : c’est celui du chef des morts. Ce chef décide si on rejoindra le soleil à notre mort ou pas, et fait le lien avec les membres de notre famille qui ne sont plus en vie. Dans un temple, on rentre toujours par le droite (c’est la bouche du dragon) et on sort par la gauche (la bouche du lion).

Les gens prient le chef des morts en utilisant ces petits bouts de bois rouges. La procédure est celle-ci : on pose une question au chef (une question qui porte sur les membres de notre famille qui sont morts : savoir s’ils sont fiers de nous ou pas, etc.), puis on lance les deux morceaux de bois. Selon la face (arrondie ou plate) sur laquelle les morceaux retombent par terre, la réponse sera « oui », « non » ou « je ne sais pas ». Et on peut reposer la question autant de fois que l’on veut jusqu’à avoir la réponse voulue.

Sur cette photo, on peut bien voir le mélange entre taoïsme et bouddhisme dans un même temple. Le gros bouddha que l’on voit en arrière plan (c’est le bouddha qui apporte la joie) représente la religion bouddhiste ; et la sculpture du premier plan (c’est le dieu qui aide à réussir ses examens) représente la religion taoïste. Suru me dit qu’elle pratique facilement les deux religions ensembles.

Enfin, nous finissons la visite sur des maisons à double étage de style japonais (qui datent de l’avant guerre).

Et nous buvons un thé au lait dans une de ces vieilles maisons, à l’étage.

Le style est conservé tel qu’il était à l’époque. Suru est super contente car elle n’est encore jamais rentrée dans ces maisons. Nous finissons la journée sur des belles discussions et je repars à Taipei, ravie de cette visite !!

Bon réveillon du nouvel an à tous !!

PS : pourquoi j’ai appelé cet article « Wǒ jiào ài lín » ? Cela signifie « Je m’appelle Ai Lin ». C’est le nom chinois que ma prof m’a donné. Les noms sont choisis en fonction des sonorités (dans « Ai Lin » on retrouve le « A » et « line » d’Apolline) et en fonction de la signification des caractères. Ici, le  » ài « , qui s’écrit ainsi 艾, a une belle signification car il évoque la beauté, et le  » lín  » (琳) représente une pierre précieuse.

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